SOCIETE Evènements de la MACA / Coulibaly Vagbé, directeur de l’administration pénitentiaire prévient :“La MACA est une bombe prête à exploser”
Depuis les évènements survenus à la MACA (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan), le directeur général de l’administration pénitentiaire qui effectuait le lundi 15 décembre 2008 une visite avec M. Désiré Tagro, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, a profité de la présence du ministre pour tirer la sonnette d’alarme quant aux conditions de vie et de travail à la MACA.. Selon M. Coulibaly Vafbé, il est temps que cette structure carcérale bénéficie d’un minimum de conditions de travail pour faire face à l’épineux problème du surpeuplement des lieux. « La surpopulation de la MACA date déjà d’un bon moment. Nous sommes à 5200 détenus pour une prison qui est prévue pour 1500 détenus. Avec de telles conditions, on peut dire que c’est une bombe qui peut exploser à tout moment », a-t-il averti. Comme l’université de Cocody, la MACA se trouve complètement dépassée au plan de sa capacité et de son bon fonctionnement. Et dans les deux cas, on constate bien souvent des actes de violence qui inquiètent non seulement les autorités, mais aussi les populations. La plus grande prison de la Côte d’Ivoire -pour plusieurs raisons- est devenue inapte. D’abord à cause de sa vétusté, l’on assiste à des tentatives d’évasion récurrentes des détenus qui sont la plupart des bandits de grand chemin. Des évasions massives ont même défrayé la chronique tant le mode opératoire était facile. La notion de correction n’est plus qu’un lointain souvenir. Car, la MACA avait pour but de reformer les prisonniers en leur inculquant des valeurs morales et professionnelles. Mais faute de moyen, on y entre et on y ressort bien pire.. Les signes annonciateurs d’une catastrophe plus importante, comme celles qui s’est déroulée il y a une dizaine d’années dans un pénitencier brésilien, sont évidents. Ce jour-là, une révolte de détenus avait causé près de 200 morts. Des mesures urgentes sont nécessaires si on veut éviter le pire.
Tous les visiteurs refoulés hier mardi
Les pensionnaires de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) n’ont pas, hier mardi 16 décembre 2008, eu droit à leurs visites traditionnelles. Suite à la mutinerie du samedi 13 décembre 2008, des mesures énergiques sont prises pour ramener de l’ordre dans cette institution pénitentiaire.. Ce sont les policiers, qui depuis ce jour, sont les plus visibles tant dans l’enceinte de la Maca qu’à l’extérieur. Quant aux détenus, ils sont cloîtrés dans leurs cellules respectives. Des cargos de police stationnés devant cette institution, plus d’une centaine d’hommes en treillis, arme aux poing, veillent au grain. C’est dans un tel environnement que les parents et amis des détenus, qui avec un sachet bleu, un carton ou un panier, ont vainement attendu toute la matinée de ce mardi 16 décembre 2008, avant de se voir refouler par les agents des forces de l’ordre. C’est le cœur serré que les visiteurs à petits pas se sont retirés sous la pression d’un des véhicules 4X4 du Cecos. Certains parents se plaignaient d’être venus de très loin pour donner la pitance de plusieurs jours à leur frère, enfant, ami, collègue ou époux. Selon certains policiers, il faut que l’ordre soit rétabli à l’intérieur des bâtiments des ‘’ mutins’’ avant que les ‘’communiqués’’ (visites) ne reprennent. Prévue pour mille cinq cent prisonniers, la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan compte plus de cinq mille détenus. Cette surpopulation y est aussi pour quelque chose quand bien même la version officielle des causes de la mutinerie serait autre. Certaines indiscrétions font état de la mort d’un certain détenu répondant au nom de Zongo qui serait l’un des caïds et cerveaux de la mutinerie. Il serait décédé le lundi 15 décembre. Un garde pénitentiaire cherchait à rencontrer les parents du défunt, sans doute pour l’accomplissement des formalités d’usage. Notons que les jours officiels de visite à la Maca sont les mardis, jeudis et samedis. Y aura-t-il des visite, demain jeudi 18 décembre ? Difficile de répondre. Mais, le moins que l’on puisse affirmer, c’est que les conditions de détention se durcissent davantage. Selon des policiers, les bâtiments des assimilés et celui des femmes vivent dans une paisible quiétude. Mais, tous les détenus partagent la même souffrance celle du manque de nourriture.
M.O
Abobo / Affrontements Fesci-Syeeci
Les lycées modernes I et II fermés
Champ de bataille depuis la semaine dernière entre syndicats rivaux d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire, les lycées modernes 1 et 2 d’Abobo ont été fermés le mardi 16 décembre 2008.
Dans cette vaste enceinte de deux lycées (lycée 1 et 2), depuis une semaine, on assiste à des affrontements violents entre élèves et étudiants appartenant à deux syndicats opposés que sont la Fesci et le Syeeci, entraînant ainsi un climat de terreur ayant contraint les responsables dudit établissement à donner des congés anticipés aux élèves. On se souvient qu’une bagarre entre « Fescistes » et « Syeecistes », avait fait deux(02) blessés, le vendredi 12 décembre dernier. Le secrétaire général de la Fesci, Mian Augustin, avait déclaré avoir « délogé des badauds venus pour perturber les cours ».Cette déclaration a suscité l’ire de Salif Djomon, Sg du Syeeci qui a menacé de paralyser l’école si cet acte restait impuni. Selon le leader syndical de la nouvelle structure, l’impunité dont jouit la Fesci est source de tous les maux de l’école ivoirienne. Depuis le mardi 16 décembre 2008, des Fescistes sont dans le secteur du lycée à la recherche d’éléments du Syeeci. La première victime de cette guerre de leadership syndicale est le lycée moderne d’Abobo, établissement d’environ 15000 apprenants, et situé à quelques encablures des cités universitaires Abobo I et II. Ces deux syndicats qui prétendent lutter pour le bonheur des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire, ont décidé de se livrer depuis un moment une guerre sans merci. Et ce, dans le seul but de contrôler les lycées et collèges du pays. Le retour des congés risque d’être encore plus chaud si les esprits ne sont pas calmés.. L’école ivoirienne connaitra-t-elle un jour une certaine tranquillité ? Difficile d’y répondre.
DY
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